Fonder une entreprise en région : 4 trucs pour commencer sur de bonnes bases

Chez Place aux jeunes, on connaît beaucoup de monde qui a choisi de déménager en région. Oui, pour le mode de vie qui vient avec, mais aussi pour se lancer en affaires. C’est le cas de Yoan, qui a délaissé sa vie montréalaise comme consultant en analyse de données pour acheter une ferme. En ce mois de l’entrepreneuriat, on te parle donc de quelques-uns des trucs et apprentissages qu’il a faits depuis cette nouvelle aventure entrepreneuriale. Mais avant tout, on commence avec les présentations.

Le rêve agrotouristique de Yoan

Yoan et sa conjointe avaient tout pour eux en ville : une vie harmonieuse, un appartement dans Griffintown, des emplois stables. Pourtant, ils ne se sentaient pas à leur place à Montréal. Les deux étant originaires de régions, ils rêvaient d’un retour à une vie plus paisible et à un travail en lien avec les animaux. Après avoir visité toutes les régions du Québec à la recherche d’une terre agricole abordable, ils ont finalement décidé de s’établir en Chaudière-Appalaches. C’est dans le petit village de Saint-Pamphile, qui compte environ 2 000 habitant.e.s, qu’ils ont fondé leur ferme Les Alpagas de Saint-Pamphile.

Maintenant, passons aux choses sérieuses (pas vraiment, mais aux astuces!).

Alpaga dans une grange à la ferme Les Alpagas de Saint-Pamphile dans Chaudière-Appalaches.

Truc numéro 1 : T’imprégner de la culture locale

Avant de déménager en région et d’y fonder une entreprise, il faut d’abord apprendre à connaître la région. Que ce soit via nos agent.e.s PAJR ou par tes propres recherches, tu dois t’intéresser à ce qui se passe sur place pour que tu aies envie de t’y impliquer et d’y établir ton entreprise. C’est ce que Yoan a fait en contactant l’agente responsable de la MRC de L’Islet, où Saint-Pamphile se trouve. Il lui avait demandé spécifiquement de lui présenter les organismes communautaires du coin et d’y rencontrer un entrepreneur. 

Cette première approche (ce qu’on appelle communément chez nous un séjour exploratoire) a grandement facilité son intégration, mais il est important de comprendre que c’est lui qui a fait les premiers pas. C’est ça, la clé pour s’introduire à la culture locale. Tout le monde se connaît dans le village. Forcément, tu te dois de faire preuve d’initiative pour aller à la rencontre des gens et t’assurer que ton projet d’entrepreneuriat s’insère bien dans la vie communautaire déjà en place. Oui, ta nouvelle idée d’entreprise pourra assurément dynamiser le secteur, mais il faut aussi accepter que tu changeras ta terre d’accueil du tout au tout.

 

Truc numéro 2 : Demander de l’aide

Fait vécu par Yoan : c’est plus facile d’obtenir ce qu’on cherche à Saint-Pamphile en parlant au commis de la quincaillerie qu’en cherchant sur Google. Pourtant, une recherche Internet aurait été le premier réflexe s’il avait encore été à Montréal. Ça résume bien une grande force de nos régions : l’esprit communautaire. 

Par contre, si tu ne demandes pas d’aide, personne ne peut te la donner. Yoan l’a rapidement compris en arrivant dans sa nouvelle région et dans sa nouvelle vie d’entrepreneur. Oui, l’esprit communautaire est très présent dans les régions du Québec, mais personne ne sait encore lire dans les pensées! L’entrepreneuriat est rempli de défis, qui sont certainement plus faciles à relever en équipe. C’est pourquoi Yoan entretient des groupes de discussion sur les médias sociaux avec d’autres entrepreneur.e.s du coin et fait partie d’un groupe Facebook. Ces plateformes lui permettent non seulement d’obtenir l’aide dont il a besoin, mais aussi de briser l’isolement. La vie d’entrepreneur demande un grand dévouement et il peut être facile de s’oublier. 

Un autre avantage de fonder son entreprise dans une municipalité à échelle humaine est l’accès direct aux instances et aux ressources. En arrivant à Saint-Pamphile, Yoan a pu directement rencontrer les employé.e.s de la MRC responsables du développement économique, qui se sont montré.e.s très disponibles et à l’écoute. Il a même pu rencontrer le maire et les élu.e.s pour discuter de ses projets. Oui, il est vrai que les organisations sont plus petites, mais Yoan affirme avec certitude qu’il a tous les services aux entreprises dont il a besoin à L’Islet. Le simple fait de se savoir si bien entouré atténue le stress de la prise de risques.

 

Yoan, co-propriétaire de la ferme Les Alpagas de Saint-Pamphile dans Chaudière-Appalaches parlant à un groupe de personnes.

Truc numéro 3 : T’impliquer dans des organisations locales qui rejoignent tes champs d’intérêt

Avant d’habiter Saint-Pamphile, Yoan n’avait jamais même pensé s’impliquer dans un conseil d’administration. En région, c’est venu naturellement et même sous forme d’invitation. On pourrait croire qu’une telle implication demande beaucoup de temps dans la vie déjà bien chargée d’un.e entrepreneur.e. Mais pour Yoan, ce n’est vraiment pas si exigeant : c’est, au contraire, du temps bien investi. Il sait bien que ce n’est pas une obligation pour que son entreprise fonctionne, mais il croit fermement que c’est en mobilisant des gens qui ont une vision commune de l’avenir qu’on réussit à faire bouger les choses. Et voir les impacts positifs qu’il a sur sa communauté est une source de motivation intarissable pour lui. S’impliquer dans les organismes locaux lui permet d’aider le réseau d’entrepreneur.e.s et de producteur.trice.s de sa région, en plus de pouvoir représenter leurs intérêts (et les siens!). Au fil du temps, il a pu créer des liens avec le réseau entrepreneurial et agricole de Saint-Pamphile et se faire connaître. Un atout exceptionnel lorsqu’il a besoin d’être épaulé dans ses projets, comme pour la construction d’un nouveau moulin à laine dans son village.

Personne utilisant un moulin à laine en bois.

Truc numéro 4 : Passer à l’action

Maintenant que tu connais ton milieu et que tu t’y impliques, il ne reste plus qu’une chose à faire : te lancer! En ville, ton entreprise doit se démarquer parmi des milliers. En région, il y a tellement de place pour faire émerger de nouvelles idées. Non seulement pour faire surgir des idées, mais également pour reprendre des entreprises à des entrepreneur.e.s qui sont prêt.e.s à passer le flambeau. Le repreneuriat est d’ailleurs une excellente façon de se lancer en affaires, tout en minimisant la prise de risque (ce ne sera jamais risque zéro, on s’entend!). On a d’ailleurs une super histoire de rachat d’entreprise sur notre Journal, si jamais ça peut t’inspirer!

Yoan pense aussi que la dynamisation des régions passe forcément par le vent de fraîcheur que peuvent apporter l’entrepreneuriat et l’innovation. Il y voit un lien direct avec la revitalisation des villages un peu moins populeux. Que tu aies en tête un projet d’économie sociale, d’entreprise agricole ou de reprise de commerce, informe-toi auprès de nos agent.e.s. Notre équipe a un accès privilégié au terrain et pourra te guider vers ta prochaine aventure entrepreneuriale! 

15 régions aussi
vivantes que stimulantes à découvrir
Découvrir les régions
Retour aux articles
Fonder une entreprise en région : 4 trucs pour commencer sur de bonnes bases

Prochain article

Quelle MRC de la Côte-Nord est faite pour toi?
Lire
Lire