Quand le télétravail permet d'aller vivre en région!

Dans le cadre de son 30e anniversaire, Place aux jeunes en région s'associe à DESJARDINS pour vous proposer une série d’articles intitulée « 30 ans à vous parler de nos régions ». Bonne lecture!

“Quand le télétravail permet d'aller vivre en région!”
par PIER-LUC OUELLET

Depuis le début de la crise de la COVID-19, enfermés entre les 4 murs de nos petits 3 et demi, on se surprend tous à rêver à de plus grands espaces.

Après tout, si on doit travailler de la maison, pourquoi ne pas le faire d’un endroit avec une vue plus intéressante que la ruelle où les gens déposent leurs poubelles?

Justement, avec le télétravail qui fait de plus en plus partie de nos vies, n’est-ce pas l’occasion parfaite de faire ses boîtes et de partir en région?

On creuse la question.

Un mouvement déjà amorcé

Si vous vous êtes déjà dit que vous pourriez débrancher votre ordi et aller travailler sur le bord de la mer, vous n’êtes pas les premiers à avoir eu l’idée. 


En effet, Alexandre Mercier, courtier immobilier dans la région de la Côte-Nord, en sait quelque chose: « Il y a un bon effet des gens de l’extérieur qui décident de s’en venir ici ».


Cet intérêt renouvelé pour les régions dites éloignées, Alexandre le sent depuis le printemps dernier, quand le confinement a débuté: « La COVID a changé beaucoup les choses; ça a éveillé les gens à la richesse d’être plus éloigné ».


Et cette ouverture, ce n’est pas simplement quelques rêveries en l’air pour échapper à un confinement qui sera (on l’espère, du moins) temporaire. Ça s’est transformé en offres d’achats très concrètes: « J’ai eu beaucoup de visibilité auprès de gens de l’extérieur, j’ai eu des propriétés avec des promesses d’achats plus hautes que le prix que j’ai demandé ». 


Inhabituel, dans une région où le bilan démographique a été à la baisse dans les dernières années! 


Et que cherchent particulièrement ces acheteurs venus des grands centres? « La grosse différence qui va attirer les gens, [ ... ] c’est l’effet du bord de la mer et du fleuve. Il y a moins d’intérêt pour les maisons qui ressemblent à une maison en ville très standard, mais quand on parle du bord de mer, là y’a beaucoup d’intérêt ».


Apparemment, on est beaucoup, comme Michel Rivard, à vouloir voir la mer.

Pourquoi aller vivre en région?

La ruée vers les régions pour les vacances nous l’a prouvé cet été: les citadins aiment les régions. Mais de là à faire le saut et à décider de s’y installer de façon permanente, il y a quand même un pas. 


Qu’est-ce qui incite les gens à déménager là où le métro ne se rend pas? 


Dans certains cas, il s’agit en fait d’un retour; c’est le cas de Yoni Bélanger, originaire de Rimouski, qui a décidé de retourner s’installer chez elle… tout en gardant son emploi à Longueuil. 


Pourquoi? La réponse est simple: « J’étais vraiment tannée de la ville. Quand je suis déménagée à Montréal, j’avais comme objectif dès le départ de revenir en région ».


Dès le départ, elle a signifié à son employeur qu’elle aimerait éventuellement retourner vivre en région, près de sa famille. L’organisme pour lequel elle travaille lui a signifié qu’ils considéraient créer un poste de coordonnatrice régionale dans un futur rapproché. 


Il y a 3 ans, quand le poste a été créé, offrant la possibilité de travailler en télétravail, Yoni a sauté sur l’occasion. 


Les avantages, à son avis, sont nombreux: « La proximité avec la nature, ma famillle, pouvoir faire mon horaire, profiter un peu plus de ma vie sans être prise dans le trafic pendant 2h, le coût des loyers… »


En effet, ça fait rêver. Même si on ne parle que de l’aspect financier, c’est majeur; un quatre et demie coûte environ 733$ à Rimouski, alors que le même logement à Montréal coûte 1317$ selon le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec! 


Alexandre Mercier, l’agent immobilier à qui nous avons parlé, pourrait nous dresser un portrait similaire pour les propriétés dans sa région, la Côte-Nord: on parlait d’un prix moyen de 194 895$ pour une maison unifamiliale à Sept-Îles en 2018, alors qu’on parle de 418 731$ dans le Grand Montréal! 


Mais l’argent, ce n’est pas tout. Ce dont les clients de M. Mercier parlent le plus, comme Yoni Bélanger, c’est la qualité de vie.

“Les gens commencent à se rendre compte que oui, il y a peut-être plus de ressources en ville, mais il y a également une bonne valeur à pouvoir plus profiter de la vie et à venir dé-stresser en région.”
Alexandre Mercier

Une situation avantageuse pour les entreprises

Mais n’est-ce pas un peu risqué de faire ses boîtes pour une région éloignée? Si le télétravail n’était qu’une situation temporaire, une anomalie qui se rétablira une fois la crise de la COVID terminée (on a peine à y croire, mais ça devrait arriver un jour!).


Si on se fie à Julien Bouvrais, Chef de studio chez Eidos Sherbrooke, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, pour lui, on reviendra jamais à la situation qu’on connaissait avant le fameux mois de mars 2020. 


Et il en sait quelque chose: Eidos Sherbrooke, c’est un nouveau studio de jeux vidéo établi en Estrie qui offre le télétravail à TOUS ses employés: « Tous les employés aujourd’hui d’Eidos Sherbrooke sont à distance. L’essentiel des employés qu’on va accueillir ont la volonté de se relocaliser à Sherbrooke, et on recrute également dans les alentours de Sherbrooke ».


Et on ne parle pas d’une petite équipe non plus: « On va avoir une croissance quand même assez rapide; on devrait être une vingtaine au mois de mars prochain, et on vise une centaine d’employés d’ici un horizon de cinq ans ».


Et ce n’est pas une folie passagère due à la Covid; c’était dans les plans bien avant l’arrivée de la pandémie: « C’est déjà une ambition qu’on avait: on voulait pouvoir se permettre de travailler avec des gens où qu’ils soient, et aussi confortablement que possible. Mais c’est sûr que le contexte a accéléré les choses… et il nous a prouvé qu’on pouvait le faire! »


Mais pourquoi l’entreprise se tourne-t-elle avec tant d’enthousiasme vers le télétravail? « Recruter des gens à Montréal, c’est rendu extrêmement difficile, on s’arrache les talents. Il y a des compagnies de jeux vidéo qui s’installent presque sur une base hebdomadaire, c’est même pas des blagues! Pour nous, de pouvoir travailler avec des gens qui ne sont pas nécessairement à Montréal, ça offre plus de souplesse pour nous et pour les gens! »


Bref, une situation qui fait l’affaire des employés ET des patrons! 

De nouveaux défis

Certes, cette transition offre une foule d’avantages, du coût de la vie plus bas au calme et à la beauté des paysages. Mais elle vient aussi avec son nombre de défis, comme en témoigne Yoni Bélanger. 


Pendant ses premiers 18 mois de télétravail, elle a vécu une lune de miel avec son nouveau mode de vie, profitant du meilleur des deux mondes. Puis, elle s’est rendue compte qu’un aspect crucial de son ancien mode de vie lui manquait: la proximité avec les collègues. 

“Veut, veut pas, en télétravail, c’est plus difficile de socialiser entre collègues, de faire des blagues. Il y a ça qui n’est plus là, il y a des journées qui sont moins drôles”
Yoni Bélanger

Même son de cloche du côté de Julien Bouvrais d’Eidos-Sherbrooke, qui l’a remarqué dans ses équipes: « Le côté interaction sociale, y’a fallu s’ajuster. On a encouragé les gestionnaires à rencontrer leurs équipes sur une base quotidienne. Ça a été l’un des points les plus importants. [ ... ] C’est pas la même chose que d’être dans un endroit physique, le contact humain manque vraiment à certaines personnes. »


Heureusement, l’entreprise a trouvé des solutions: « On a offert des cours de gym, des cours pour faire de la pizza à distance… Des choses comme ça qui ne sont pas nécessairement reliées au travail, mais qui sont des activités qui permettent de créer des contacts entre les gens ».


De son côté, Yoni a également procédé à quelques ajustements qui lui ont permis de rétablir un certain équilibre: « Depuis deux mois, j’ai décidé de faire du temps partiel en télétravail, et je me suis trouvé un autre emploi à temps partiel dans un organisme local. C’est une belle balance entre les avantages du télétravail et la proximité avec les collègues ».


Et quand on lui demande si c’était à refaire, si elle choisirait de nouveau le télétravail pour s’installer en région, elle n’hésite pas une seconde: « Oui, tout à fait! C’est tellement beau chez nous! »

Si vous songez vous aussi à vous installer en région, Place aux jeunes en région peut vous aider; ce sont plus de 80 agents installés aux quatre coins du Québec qui sauront vous guider tout au long du processus, que ce soit pour trouver un emploi, un logement, ou pour découvrir votre nouveau chez-vous ou pour faire de nouvelles rencontres. Ils sont là pour vous accompagner!

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