Catherine et Pier-Évan (Van d’la Cabane, pour les intimes) n’ont jamais vraiment eu en tête de fonder leur propre entreprise, mais l’idée d’avoir une crèmerie leur a souvent traversé l’esprit. C’est sans véritablement chercher qu’ils ont eu la possibilité de reprendre la Cabane à glaces, à L’Anse-Saint-Jean. Grâce au Centre de transfert d’entreprise du Québec et à Place aux jeunes en région, ce projet a pu se concrétiser avec les conseils bienveillants de vrai.e.s professionnel.le.s. Voyez comment un accompagnement personnalisé peut réellement changer des vies.
La petite histoire de Catherine et Van
Catherine et Van partagent leur vie depuis leur rencontre à Montréal, d’où Catherine est originaire. Van a quant à lui grandi à Saint-Sixte, en Outaouais, mais connaît bien L’Anse-Saint-Jean au Saguenay, le village de son père. Malgré cela, c’est Catherine qui rêvait d’une vie en région, loin du béton et plus près des grands espaces paisibles. Un rêve qui est devenu réalité plus rapidement que prévu.
Étant de grands fans de délices glacés, ils avaient l’habitude d’amener les membres de leur famille à la crèmerie du coin pour se rassembler autour d’un dessert. C’est lors d’une visite du père de Van à Montréal qu’ils ont appris que la crèmerie bien-aimée du village, la Cabane à glaces, était à la recherche de nouveaux propriétaires. C’était suffisant pour allumer l’étincelle du repreneuriat en eux. Et par le fait même, celui de la vie en région. Direction Saguenay!
PAJR et le CTEQ : des alliés de taille
Par où commencer pour racheter un commerce? Question à laquelle le commun des mortels a bien de la difficulté à répondre. C’est d’ailleurs pourquoi le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) existe : pour concrétiser les projets de repreneur.e.s qui se lancent dans une toute nouvelle aventure entrepreneuriale. Catherine et Van y ont rencontré Maxence, conseiller en transfert d’entreprise, qui les a accompagné.e.s tout au long du processus, autant sur le plan professionnel que personnel. Ce n’est pas rien, reprendre une entreprise!
Catherine et Van ont décrit Maxence comme une vraie perle, sans qui l’achat de la Cabane à glaces aurait été impossible. Le CTEQ leur a permis de recevoir des conseils d’affaires judicieux et de fournir des documents conformes pour un processus de reprise fluide. Autrement, ce type de rachat nécessite beaucoup de services professionnels, comme ceux d’un.e notaire, qui peuvent être coûteux pour des jeunes se lançant en affaires pour la première fois. Pour eux, le service notarial était inclus dans les services du centre. Maxence a aussi agi à titre de tierce partie entre les propriétaires et les repreneur.e.s. Grâce à son impartialité, il a facilité la négociation. Ce service clé en main leur a permis de reprendre le flambeau de la Cabane à glaces.
Parallèlement à sa démarche de repreneuriat, le couple a rencontré Catherine (une autre!), alors agente chez Place aux jeunes en région (PAJR) pour le Fjord-du-Saguenay. On pourrait croire que le rôle de notre organisation se termine lorsque les jeunes ont choisi leur nouvelle région. Mais heureusement, ce n’est pas le cas! Catherine et Van ont suivi leur agente dans un séjour exploratoire, toutes dépenses payées, pour visiter L’Anse-Saint-Jean afin d’atténuer les quelques inquiétudes qu’ils avaient en tête. Grâce à PAJR, ils ont pu rencontrer de nouvelles personnes, certaines ayant même vécu la même chose qu’eux, et s’enraciner dans leur nouveau milieu, bien entouré.e.s. Maintenant, Catherine et Van ont hâte d’accueillir à leur tour des personnes qui auront, elles aussi, décidé de tenter leur chance en région. Et ils sont la preuve que de belles possibilités, il y en a tellement en région.
Pourquoi reprendre plutôt qu’entreprendre?
Pour Catherine et Van, l’entrepreneuriat n’était pas vraiment dans les plans. C’était trop risqué, à leurs yeux, de partir de zéro. Mais la flamme n’était visiblement pas complètement éteinte. Le repreneuriat est venu raviver cette passion, tout en les sécurisant dans cette nouvelle aventure.
En effet, reprendre une entreprise, c’est aussi reprendre une image de marque, une clientèle établie et du personnel déjà qualifié. Dans leur cas, ils ont également repris des recettes de garnitures, mais ça, ce n’est pas toujours inclus dans le rachat! C’est aussi reprendre un commerce parfois bien ancré dans l’esprit de la communauté et des contacts d’affaires précieux pour de nouveaux repreneur.e.s.
La reprise permet aussi d’apporter un souffle nouveau à l’entreprise, notamment par la mise en place de nouvelles idées et de nouvelles stratégies d’affaires. Les nouveaux repreneur.e.s ont le champ libre de laisser aller leur créativité pour moderniser les piliers de l’entreprise. Le défi, selon le CTEQ, est surtout de reprendre l’essence du commerce sans le dénaturer, pour assurer la rétention des client.e.s et des employé.e.s.
Une nouvelle vie en région
Maintenant, Catherine et Van ont donné un nouveau souffle à l’iconique Cabane à glaces. Non seulement ils ont repris une entreprise, mais ils ont aussi repris une histoire. Celle de deux femmes qui tenaient à voir fleurir dans de nouvelles mains le projet de leur vie.
Catherine et Van se plaisent de la nouvelle qualité de vie que leur offre L’Anse-Saint-Jean. Le rythme de vie plus détendu y est certainement pour quelque chose. Les produits locaux sont abondants, les rencontres à l’épicerie sont fréquentes et appréciées. L’esprit de communauté a largement contribué à leur enracinement. Non seulement ils prennent plaisir à s’impliquer dans la communauté qui les a accueilli.e.s, mais ils contribuent eux aussi fièrement au réseau d’entraide entre les entrepreneur.e.s de L’Anse.
D’un autre côté, Catherine s’ennuie de sa famille, encore à Montréal. Et Van se questionne sur les occasions d’affaires en région, lui qui carbure aux projets créatifs en plus de sa crèmerie. Mais une chose est certaine, le couple n’a aucun regret d’avoir choisi le repreneuriat pour leur nouveau chapitre en région, merci aux précieux guides du CTEQ et de PAJR qui ont illuminé leur route.
Et c’est autour d’un bon sundae, avec des garnitures entièrement faites maison, il faut le dire, qu’ils pourront continuer d’échanger sur leurs projets d’avenir.
